Les élus de « Portes Citoyenne » votent contre la hausse des tarifs des repas à la cantine scolaire lors du Conseil Municipal du 11 juillet 2022

Intervention de  Jean-Michel Bochaton

« Dans cette délibération 1.1 à l’ordre du jour, il nous est proposé une actualisation du prix des repas servis dans les cantines. Cette hausse des tarifs proposée pour la rentrée de septembre se monte a + 3,5%.

Pour juger du bien fondé de cette hausse, il est important de bien situer le contexte économique et social dans lequel évoluent les familles portoises. Pour cela, les élu-es de Portes Citoyenne ont donné un coup d’œil dans le rétroviseur depuis la dernière hausse des tarifs de la cantine en 2018 pour savoir si l’inflation a progressé ou pas dans cette période.

Selon les chiffres officiels de l’INSEE, organisme statistique de l’Etat, l’inflation a été de :

+ 1,8% en 2018.

+ 1,1% en 2019.

+ 0,5% en 2020.

+ 1,6% en 2021.

+ 5,8% selon les estimations les plus optimistes des experts pour 2022.

Soit au total pour ces 5 années, +10,8% de hausse des prix qui a pénalisé les familles et leur pouvoir d’achat alors que dans le même temps, leur salaire et revenus faisaient du sur place.

Et vous voulez augmenter les tarifs de la cantine scolaire de + 3,5% dans ce contexte ? On est à l’inverse de ce qui se débat nationalement et de ce qu’il ressort de toutes les enquêtes d’opinion qui placent le pouvoir d’achat priorité Numéro 1 pour les français !

Les statistiques INSEE l’attestent, la part des dépenses contraintes, c’est-à-dire les dépenses obligatoires dans le revenu des ménages, et donc des Portois-es, prennent une part de plus en plus importante dans leur budget, dépassant les 30% du total de leur revenu et cela avant le boum sur tous les prix que nous connaissons cette année !

Parmi les dépenses contraintes que les familles ne peuvent éviter figurent : le logement ; les charges ; les remboursements d’emprunts pour les accédants à la propriété ; les assurances ; les frais de cantine scolaires ; les carburants pour les trajets domicile-travail ; l’électricité ou le gaz…

A cela, il faut ajouter que la hausse des dépenses contraintes n’a pas le même impact selon le niveau de vie des familles.

Pour les 20% des familles dont le revenu est le plus bas, cela représente 1/3 du revenu total quand cela ne représente que 1/5 ème du revenu pour les 20% des familles les plus riches. De sacrées inégalités sociales auxquelles nous devons tous être très attentifs !l

Or, les élu-es Portes Citoyenne posent la question à la majorité municipale : quelle est la sociologie de la population portoise ? Pour le savoir, j’ai consulté le dossier INSEE complet de Portes-Lès-Valence mis à jour le 27 juin 2022 accessible sur internet.

Sommes-nous une commune qui concentre ces 20% des ménages les plus riches ? Bien évidemment non !

Nous totalisons pour notre commune :

1 406 portois ouvriers de profession.

1 581 portois employés de professions

1 156 portois exerçant une profession intermédiaire.

2 520 retraités portois avec une majorité de petites pensions.

Un taux de chômage sur notre commune au dessus de 14%. Et je ne vous parle pas de ceux qui sont en CDD, intérimaires, temps partiels imposés ou auto-entrepreneurs sans couverture sociale…

Donc on le voit, à Portes-Lès-Valence, ce ne sont pas les assujettis à l’Impôt Sur la Fortune qui y vivent !

Cette hausse des tarifs de + 3,5% n’est donc pas justifiée quand tant de gens galèrent et doivent se priver. Les élu-es de Portes Citoyenne voteront donc contre cette hausse qui nous est présentée par l’équipe municipale alors que l’on nous annonce pour la rentrée une baisse de l’activité économique et la poursuite de la hausse des prix.

D’ailleurs, nous nous étonnons que dans la délibération qui nous est présentée, qu’en plus des 3,5% de hausse applicable sur les repas scolaires dès septembre 2022, il soit fait mention d’une hausse de + 2% systématiquement chaque année qui suivra ! Pourquoi dès maintenant décider d’un rythme soutenu de hausses pour les années à venir sans se laisser la possibilité de choisir en fonction de la situation pour chaque exercice budgétaire ?

Pour nous, l’accès à la cantine pour les enfants scolarisés est un droit fondamental et la commune se doit de favoriser au maximum cet accès. La question des tarifs accessibles aux familles est de ce point de vue essentielle. »