Un budget CCAS 2025 à nouveau peau de chagrin !

Ce budget a été voté à l’unanimité. Seule Marie-Jo Bayoud-Torrès a voté contre.

Ci-dessous, son intervention lors du vote de ce budget.

« Avant de revenir sur le budget 2025 et le rapport d’activités 2024, je tiens à rappeler à nouveau les difficultés financières des Français pointées à l’unanimité des associations caritatives qui ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’inflation. C’est ce que montre la 18e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire* : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.

Cette fragilité financière touche en premier lieu les catégories populaires. Ainsi, 80 % des ouvriers déclarent « avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître », un niveau en progression de 6 points en un an.

Compte tenu d’une situation économique sur le fil du rasoir pour de très nombreuses familles, la crainte d’une transmission de la pauvreté entre générations est massivement partagée : 79 % des Français estiment que les risques sont plus élevés pour les jeunes. C’est chez les parents d’enfants de moins de 18 ans que l’inquiétude est la plus grande (86 %). Cette préoccupation s’est stabilisée à ces niveaux très élevés depuis 2018. Cela traduit un manque de confiance dans le futur au vu de la calcification continue des processus de reproduction des inégalités.

La grande fragilité de nombreux ménages se reflète dans la hausse, pour la troisième année consécutive, du ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, selon les Français. Au terme d’une hausse de 19 euros par rapport à 2023, le ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ n’avait jamais été porté aussi haut par les personnes interrogées, le plaçant pour la première fois à 2 euros du SMIC (1 398 euros nets pour un mois travaillé à temps plein).

Jamais les difficultés enregistrées n’ont été aussi élevées pour payer l’énergie, le logement ou une mutuelle santé. 38 % peinent à payer loyer et emprunt immobilier

Particulièrement frappées, plus des deux tiers des répondants disposant de revenus inférieurs à 1 200 euros nets par mois ont du mal à régler leurs dépenses énergétiques : ils sont 69 %, un niveau en hausse de 5 points par rapport au baromètre précédent, montrant ainsi une dégradation très forte de la situation des plus de 8 millions de personnes vivant avec les revenus les plus bas.

De même, le coût du logement continue de fragiliser les familles, à un niveau jamais mesuré auparavant, 38 % rencontrent des difficultés à payer leur loyer ou leur emprunt immobilier (+4 points). Ce qui corrobore les témoignages recueillis par les bénévoles sur le terrain depuis des mois.

Enfin, un autre record est à déplorer, dans le domaine de la santé cette fois : 29 % des répondants éprouvent de fortes contraintes pour disposer d’une mutuelle(+3 points). De la même façon, du fait de la baisse de son pouvoir d’achat ces dernières années, un Français sur trois (32 %) est toujours contraint « parfois ou régulièrement » de ne pas faire trois repas par jour.

La nouvelle vague 2024 du baromètre de la pauvreté et de la précarité mené par Ipsos pour le Secours Populaire auprès de 10 000 Européens témoigne d’une situation sociale toujours difficile au niveau du continent.

Le recul de l’inflation enregistré depuis le début de l’année ne permet pas de mesurer dans le même temps une réelle amélioration de la situation sociale. Près d’un quart des Français (24%) se considèrent actuellement en situation de précarité.

Cette situation concerne même les personnes ayant un emploi : plus d’un tiers des actifs européens (35%) déclarent que les revenus issus de leur activité professionnelle ne sont pas suffisants pour faire face à l’ensemble de leurs dépenses. Cette précarité peut entraîner des conséquences graves : un Européen sur trois (34%) a déjà renoncé à se soigner et plus d’un sur quatre (27%) a déjà souffert de la faim par manque de moyens. 

Loin d’être optimistes pour l’avenir, les Européens montrent une inquiétude pour les générations futures : ils partagent le sentiment que les prochaines générations auront plus de difficultés à obtenir un certain nombre d’éléments comme un emploi stable ou un logement décent. 

Voilà pour ce qui est de la situation nationale qui, comme vous l’aurez noté, ne connaît pas d’embellie…Au niveau local, au regard de ce contexte, nous ne sommes pas à la hauteur puisque le choix est fait de faire encore des économies, d’être dans une logique comptable plutôt que d’apporter la réponse nécessaire aux besoins exprimés.

En effet, le budget de fonctionnement 2025 qui regroupe l’ensemble des dépenses et des recettes nécessaires au fonctionnement courant du CCAS est en baisse. Il est de 430 969.03 € alors que celui de 2024 était de de 458 259.44 € avec une importante baisse de la subvention municipale d’équilibre qui passe de 280 000 € à 240 000 €. Le chapitre 65 qui concerne principalement les dépenses réalisées dans le cadre des aides et secours destinés aux Portois en situation de précarité est lui aussi en baisse constante (BP 2024 : 69300 € ; BP :2025 : 63100 €, soit 6200 € en moins). Par ailleurs, si on consulte le compte administratif 2023 sur ce chapitre 65, seulement 29477.07 € ont été réalisés, loin de la somme préalablement inscrite au budget…

De plus, lorsque l’on fait la différence entre les recettes et les dépenses réelles consacrées aux familles portoises en situation de précarité contenues dans le rapport d’activités 2024, elles s’élèvent au total à 4149.58 € sur l’année. Autant dire peau de chagrin.

Je vous en rappelle le détail :

Montant des recettes : 29652.45 € (Ventes épicerie et vestiaire 20283.45 €, salon du bien-être : 3990 €, subventions CNES et FAAD : 5309 €) –

Montant des dépenses : 33802.03 € :aides financières (chapitre budget 65134) 1777.91 € (1463.75 € en 2023), frais d’obsèques pris en charge en 2024 (chapitre budget 65138) : 2538.75 € contre 2394.59 € en 2023 – Une légère augmentation de l’ensemble de ces aides qui ne correspondent pas toutefois aux pourcentages annoncés sur le rapport – Cotisation banque alimentaire 1621.90 € (892 € en 2023) ; achats épicerie : 21873.64 € (16997.50 en 2023) ; dépenses ateliers épicerie : 593.50 € (853.95 € en 2023) puis les colis de fin d’année pour un montant de 5396.33 € pour 29 bénéficiaires (4886.50 € en 2023 pour 26 bénéficiaires.

D’autre part, il serait nécessaire que l’on s’interroge sur la baisse de la file active des bénéficiaires en 2024 Contrairement aux autres communes qui ont une épicerie sociale et qui, elles, constatent une augmentation des personnes dans leurs structures (Valence, Romans, Loriol). Augmentation également .de l’aide alimentaire dans toutes les associations caritatives comme le secours catholique, les restos du cœur etc…Je pense qu’il est important que l’on analyse de plus près cette tendance sur la commune.

J’espère ne pas être la seule à constater les baisses importantes sur le budget 2025 dont je viens de parler et auxquelles il faudrait remédier au regard du contexte actuel et afin de mieux répondre aux besoins des personnes en difficultés. »